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Savoir se dire NON !



Au début de notre carrière, le spectre de notre volonté et de nos ambitions fait que nous sommes très flexibles pour diversifier nos activités et nos engagements. La diversification est généralement le mot d’ordre qui peut aussi devenir une philosophie qui nous oriente tout au long de notre parcours professionnel et personnel. Ce qui n’est pas du tout mauvais en soi. Mais, En voulant tout faire, on finit par rien faire ou au moins on finit par mal faire. N’est-ce pas ?


Nous croyons souvent qu’il ne faut jamais mettre tous nos œufs dans le même panier. Le problème est que, souvent, nous nous entêtons à chercher plus de paniers ou des meilleurs paniers, au lieu de prendre soin de nos œufs, et nous finissons par nuire à nos œufs au lieu de les transporter ou les conserver convenablement. Le piège de la diversification est le risque debasculer vers l’opportunisme et l’avidité au lieu de l’utilité en soi.


Il nous arrive souvent de trop nous éparpiller alors que nous ne disposons, généralement, que de peu de temps, de concentration, d’énergie, et de motivation, et au fur et à mesure que nous progressons dans notre carrière, nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas tout faire. Tôt ou tard, l’éparpillement devient un malaise certain : Avoir une pensée dispersée entre plusieurs priorités, concevoir plusieurs projets et n’en réaliser que peu ou ne clôture que certains, vouloir être omniprésent dans toutes les scènes de décision ou de prise de décision… sont parmi les comportements et les sentiments qui traduisent une spirale d’éparpillement destructeur.


Comprendre si on s’éparpille souvent ou si on s’éparpille trop est un effort permanent. Cet effort va à l’encontre d’une pluie permanente d’informations, de recommandations et de choix que nous nous offrons ou que nous nous font offrir à longueur de journée. Le constat n’est pas spécifique à notre ère, mais il est plus intense qu’avant en tenant compte de tout ce que nous subissions en tant que digitalisation de nos interactions professionnelles ainsi que de notre vie personnelle. Pour éviter l’éparpillement, il faut savoir finir ce que nous avons commencé, il faut avoir la patience d’apprendre de ses erreurs en continuant à progresser, et il faut surtout savoir ne pas se laisser distraire par beaucoup de choix et se concentrer sur l’exécution. Bien entendu, se remettre en question à intervalles réguliers est très constructif, demander des feedbacks, et impliquer les autres sont des clés de l’adaptations. Ceci dit, il faut aussi se donner le temps d’exécuter proprement et de se concentrer sur des ‘sprints’ de réalisation qui n’acceptent pas de perturbations. Il est en effet important de reconnaitre que le plus votre force de frappe est étalée, le moins elle est puissante.


La clé de réussite devient notre capacité à gérer les choix auxquels nous avons accès perpétuellement. Il faut savoir que plus de choix créent les mauvais choix et réduisent notre perception du bonheur. Un travail avant-gardiste a été fait pour argumenter et prouver ces propos par Barry Schwartz dans son livre : « Le paradoxe du choix: comment la culture de l’abondance éloigne du bonheur (Editions Marabout, 2009) ». Il faut surtout se dire non quand on a trop de choix. Refuser un choix ou une option peut paraître perturbateur mais il est scientifiquement valable.


La liberté n’est pas dans la multiplicité des choix mais la qualité des choix disponibles. L’essentiel est de se concentrer sur la réalisation d’un nombre limité d’alternatives en tant que clé de la réussite du changement et des transformations.

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